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11. La mort controversée de Pietro Pacciani

    La mort controversée de Pietro Pacciani

    de Vieri Adriani
    Vieri Adriani est avocat avec une préparation spécifique en droit pénal international. Langues parlées : anglais et français

    Dimanche 22 février 1998, vers 14:00 heures, Pietro Pacciani, dit “il Vampa”, accusé d’abord condamné (1er novembre 1994) et ensuite acquitté (13 février 1996) de l’accusation d’être le “Monstre de Florence”, a trouvé un cadavre à son domicile, alors qu’on attend encore la fixation de l’audience de renvoi consécutive à l’annulation en cassation de l’acquittement précédent (12 décembre 1996).

    Le corps gît des bouchées devant la salle de bain, le t-shirt en laine jusqu’au cou, les pantalons baissés, une serviette trempée d’urine lui serrant les hanches, présence abondante de résidus fécaux. L’autopsie du prof. Giovanni Marello pour le compte du PM établit la mort à 22h30 environ de la veille, par insuffisance cardiaque avec œdème pulmonaire, en même temps qu’un tableau compromis de tout l’organisme, résultats d’infarctus précédents et signes d’anasarque.

    Tout semble normal, mais certains points enflamment le débat entre les partisans de la mort pour cause naturelle et ceux qui pensent qu’il a été tué pour l’empêcher de vider son sac sur des complices présumés toujours inconnus.

    Voici les éléments les plus controversés:

    a) les hypostases, c’est-à-dire la stagnation de sang dans la partie en pente du cadavre sous l’effet de la loi de gravité, se trouvent non pas en bas mais en haut, donc de la partie opposée par rapport à celle antérieure placée en contact avec le plancher

    b) il y a présence dans les alvéoles pulmonaires d’une “substance finement granuleuse et faiblement éosinophile” attribuable à un médicament, l’Eolus, prescrit par le médecin de base mais contre-indiqué pour les patients atteints d’hypertension et de diabète comme Pacciani

    c) Il ressort des photographies en actes que Pacciani est habillé et porte des chaussures délacées, comme s’il allait sortir ou venait de rentrer, contrairement à ses habitudes de se cacher au crépuscule

    d) au moment du décès, Pacciani est complètement dans l’obscurité, car les lumières à l’arrivée des carabiniers sont éteintes, tandis que la porte de la maison est ouverte, contre l’habitude de se fermer à l’intérieur et tout serrer, déjà en fin d’après-midi

    e) une semaine avant le exitus il y a eu un appel téléphonique avec une récente amitié, un peintre, née à l’occasion du procès, au cours de laquelle le “Vampa” mentionne la présence chez lui d’une autre personne, un herboriste, jamais identifié.

    Les hypostases, présentes de l’autre côté, par rapport à celle où se trouve Pacciani, feraient supposer qu’il a été tourné quelques heures après la mort par quelqu’un resté inconnu et qui s’est introduit dans sa maison. Cependant, comme la porte du jardin est fermée à clé, cette même personne a préféré ne pas se manifester et sortir de la maison en passant par le jardin de la même manière que les carabiniers y sont entrés, c’est-à-dire en franchissant le filet.

    Dans un résumé du travail technique toxicologique, publié dans un article du journal “Il Tirreno”, il est expliqué qu’un principe actif, le formotérol, contenu dans l’Eolus, aurait pu provoquer son infarctus.

    Enfin, Pacciani meurt à la fin d’une période d’isolement. Autour de lui, dans les derniers mois précédant son décès, se crée un vide absolu, comme le montrent les écoutes en cours depuis août 1997. La seule personne avec qui Pacciani parle de ses problèmes de santé est Sœur Elisabetta, sa conseillère spirituelle, qui l’exhorte à se faire hospitaliser et à allumer les radiateurs. Mais même les appels avec elle se terminent le 9 février. Ainsi Pacciani meurt, seul, la nuit du 22 suivant.

    Pour certains, l’état de santé précaire dans lequel se trouvait Pacciani justifie pleinement sa mort. D’autres qui étaient proches de lui, supposent que sa mort a été provoquée, même décidée à un niveau supérieur, afin d’entraver les enquêtes de la police sur le tueur des couples et ainsi empêcher l’attribution des responsabilités pour les huit doubles meurtres d’amants/fiancés survenus dans la province de Florence entre 1968 et 1985. Vérité ou théorie ?

    Florence, 8 octobre 2024

    Vieri Adriani

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